Le Choix V
  • accueil
  • Blogue
  • Vidéos
  • Transition
  • Conférences
  • Contact

LE BLOGUE

Ne pas déranger : le guide pour être une végane que tout le monde aime

2/21/2020

10 Commentaires

 
Photo
Artist: Josie Kennedy
​Il y a un peu plus de trois ans, j’étais à table avec mon père, lequel je vois une fois par année, je n’étais pas encore végane, mais plutôt dans une phase « réductionniste et welfariste ». Je lui parlais de mon envie d’avoir une consommation plus éthique et de vouloir réduire, même arrêter, la consommation de viande et autres produits animaux. Il m’a rapidement dit : 

- « Oh, mais s’il te plait, ne devient pas ce genre d’extrémistes qui ne mange pas d’animaux. »
- « Les véganes tombent tous malades. »

Rapidement, j’ai compris deux choses : 1) mon père, comme beaucoup de gens, avait une idée complètement biaisée du véganisme et 2) les gens n’aiment pas les véganes par défaut. 
​Lorsque j’ai fait ma transition, j’étais surprise de voir à quel point c’était plus facile que je l’avais imaginé. J’ai appris de nouvelles recettes, j’ai découvert de nouveaux aliments et j’ai aussi visité de super cools restos. Mais je n’étais pas préparée à une chose : quand tu es végane, ça peut devenir très « awkward / délicat » assez vite dans les situations sociales. 

​Surtout ne pas déranger

​
Pour vous mettre un peu dans mon contexte, je suis une fille « gentille et souriante ». J’ai appris à m’affirmer beaucoup trop tard dans ma vingtaine, et beaucoup trop tard à mon goût. Plaire était pour moi la façon d’être acceptée, être acceptée était la façon d’être aimée et être aimée était mon oxygène. 

Chez moi c’est mal vu de dire « non je ne veux pas », « non je ne vais pas venir », « non j’ai pas aimé ça ». En Colombie on trouve des façons de dire non en disant oui. Par exemple, « oui, je pense que je vais venir, mais je te confirme quand même un peu plus tard », ce qui veut vraiment dire « non j’y serai pas, mais j’ose pas le dire ». 

Tout ça combiné faisait de moi une machine à plaire, tout en roulant sur mes propres envies ou ma propre façon de penser. 

Quel choc que j’ai vécu quand j’ai vu que le simple fait d’être végane créait un inconfort chez les gens autour de moi ! Des phrases comme :

- « Non, mais de toute façon c’est un choix personnel eh!» sortaient de ma bouche à la plus petite perception d’inconfort de l’autre personne.
- « En plus, c’est mieux pour la santé et l’environnement » je mettais rapidement l’emphase sur le bénéfice que la personne pouvait en tirer pour ne pas culpabiliser les autres.
- « Bravo! C’est déjà ça! » que je disais à toute personne qui me disait être en train de réduire leur consommation. 

Ne pas affirmer qui je suis ou ce que je veux pour ne pas déranger était un irrespect constant envers moi-même. Ne pas m’affirmer quand il s’agit d’un système d’oppression, c’est de la lâcheté. 

Les activistes: ces grandes gueules 


​​Rapidement, j’ai remarqué que dans le monde des véganes il y a plusieurs divisions. Une des plus grandes est entre les véganes activistes et ceux qui ne le sont pas. Parmi les activistes il y a aussi plusieurs courants de pensée et façons de procéder. Plus « confrontant » sera la forme de l’activisme plus il y aura de « backlash » de la part de véganes et non véganes. Du « vegan hating », incluant de la part de véganes aussi!

L’année dernière, sur mon Facebook je suis tombée sur une vidéo de l’activiste Ashley Ollie. Ashley habite à Montréal et a une approche assez « in your face ». Dans cette vidéo, elle filmait une femme qui portait un manteau de fourrure digne de Cruella de Vill. La conversation était tendue et « confrontante ». Sur le coup, j’étais choquée. Je trouvais ça trop, j’étais mal à l’aise. J’ai alors commenté quelque chose comme « je ne suis pas d’accord avec cette méthode, ça va faire peur aux gens, c’est trop agressif… » 

Je veux clarifier qu’à l’époque je ne faisais pas d’activisme, je me limitais à ne pas consommer de produits animaux. 

Je pense qu’une partie de moi voulait qu’aucun végane ne fasse des choses qui créent plus de confrontation entre le monde végane et non végane. Puisque j’avais du mal avec la confrontation, je voulais qu’on soit perçus comme agréables et aimables. Je voulais mettre les gens à l’aise à tout prix. J’étais convaincue, sans fondements, que la confrontation était négative et inefficace et qu’on allait se faire haïr par tout le monde. 

Une autre partie chez moi était pleine d’une admiration refoulée par un acte si courageux que je n’arrivais pas à saisir sur le coup. Ashley n’avait pas un poil d’hésitation dans sa voix, elle parlait avec clarté et conviction. Elle était tout ce que je n’avais pas été à date. Ça m’a fait beaucoup réfléchir. 

Suite à ça, on a commencé à beaucoup discuter sur les formes d’activisme avec Pascal, auteur de 99% des textes du blogue de site web et mon copain. Sur ce qui marche ou pas, sur les approches et les différents angles. En étant un lecteur avide, il a plongé en profondeur dans le monde des changements sociaux, des systèmes d’oppression et de justice. On échangeait des idées en permanence. Rapidement j’ai ouvert les yeux sur deux choses : 

1) J’étais végane, mais pas tout à fait « antispéciste ». Je n’avais pas dans mon cœur le feu de changement devant l’injustice. Je n’avais pas le sentiment d’urgence qu’ont ceux et celles qui ont vraiment « compris » et « vu » comment ça se passe pour les animaux.

2) Tout système d’oppression qui a été démoli a eu des moments de tension sociales fortes. Les activistes du changement n’ont pas eu l’opinion publique de leur côté et ça n’a pas été fait en étant « gentils et invitants ». 

Une femme ne doit pas se rendre plus attirante, agréable ou gentille pour avoir les mêmes droits qu’un homme, pour ne pas se faire agresser ou pour ne pas se faire exploiter. Le même exemple marche avec les ethnies. On ne fait pas tomber un système d’oppression en se rendant plus gentils et aimés. La popularité n’est pas le moyen de garantir les droits. L’injustice et l’oppression ne se tolèrent pas, alors, il ne s’agit pas d’une « invitation amicale » c’est une question de justice : il faut s’opposer à l’oppression partout où nous pouvons le faire, c’est une obligation morale.

​Hello world : végane 2.0


​​Je ne vais pas vous dire que je suis maintenant l’activiste la plus courageuse du monde. Mais une chose est sure : je bouge plus qu’avant et de plus en plus.  J’ai participé à ma première « disruption » avec DXE Montréal, on a commencé un podcast avec Pascal et j’ai aussi eu mes premières conversations dans le « Cube of Truth » avec Anonymous for the Voiceless Montréal. J’étais un peu nerveuse, mais à la fin j’ai senti une profonde satisfaction d’avoir parlé pour les animaux et d’avoir fait réfléchir les gens. 

J’ai compris qu’il ne s’agit pas de moi, il s’agit des victimes de l’exploitation animale. Quand j’ai commencé à le voir comme ça, je suis devenue moins sensible et plus courageuse.  J’ai plus envie que jamais d’agir et plaire n’est plus dans ma checklist.

Je sais qu’il y a beaucoup de personnes qui comme moi sont un peu gênées et qui n’aiment pas la confrontation. J’espère pouvoir vous transmettre le bon message : le changement est dans nos mains aussi. Vous ne serez jamais aimés par tout le monde, c’est normal, mais on a la responsabilité morale de parler pour les victimes. Alors, parlez haut et fort pour les animaux, car eux/elles ne peuvent pas «plaider leur cause»! 

Le plus important, c’est que j’ai appris à voir la valeur dans chaque forme d’activisme. J’ai appris à respecter ceux QUI FONT QUELQUE CHOSE. C’est quand tu commences à agir que tu comprends le courage que ça prend. 

Alors chapeau à tous ceux qui organisent des évènements, à ceux qui dérangent les gens dans les restaurants et commerces, à ceux qui vont devant des boutiques de fourrure, à ceux qui vont dans les cubes, à ceux qui parlent dans les médias, à ceux qui postent sur Facebook et éduquent les gens, à ceux qui rentrent dans des fermes prendre des photos et vidéos, à ceux qui sauvent des animaux, à ceux qui collent des « stickers », à ceux qui détiennent des sanctuaires, à toutes les personnes qui agissent! Vous n’avez peut-être pas l’approbation de tout le monde et c’est parfait ainsi, je vous assure, vous êtes du bon côté de l’histoire, c’est le côté de la justice et vous faites partie du changement. 

Merci,

Maria Rojas
lechoixv@gmail.com

Documentaires et vidéos suggérés :
 
Royaume Pacifique
The Game Changers
Forks Over Knives
Cowspiracy
What You Eat Matters
Dominion
Earthlings
Dairy is Scary
What’s Wrong With Eggs?
The Cruelty Behind Our Clothing
Fonctionnement normal d’un abattoir de vaches / bœufs
Abattage propre, éthique et sans « cruauté excessive » (la cruauté excessive est fréquente)
Conditions de vie typiques des porcs du Québec

10 Commentaires
Catherine Gagnieux link
2/22/2020 09:04:46 am

Meci pour avoir exprimé ceux que beaucoup ressentent. Et je suis bien d’accord que dans cette guerre contre l’oppression et l’exploitation aberrantes d’êtres sensibles, chaque geste compte.

Répondre
Maria Rojas
2/22/2020 11:31:37 am

Merci Catherine! Oui chaque geste compte, d’un côté ça aide la cause d’un autre côté ça inspire d’autres personnes à parler.

Répondre
Elizabeth Viola
2/22/2020 10:00:05 am

Super texte! Je pense comme toi! Il faut être actif! Lorsque nous sommes informé, nous avons le devoir d'agir, peu importe la forme d'action. Il faut trouver un style d'activisme qui nous convient et absolument agir pour les animaux.

Répondre
Maria Rojas
2/22/2020 11:34:30 am

Thank you Elizabeth! En effet, une fois qu’on connaît la vérité on a la responsabilité de créer un changement. J’espère qu’on va voir une explosion d’activistes qui parlent pour les animaux 💚.

Répondre
Carole Lamontagne
2/28/2020 07:00:29 am

Merci pour ton courage et ta déterminarion. C'est ainsi que le changement se fera, avec persévérance tout viens a changer. La transformation se fera de toute façon, c'est l'évolution même. Bravo et soyons persévérants.

Répondre
Maria
3/3/2020 06:12:52 am

Oui effectivement, la persévérance est la clé pour le changement! Merci Carole 💛

Répondre
Jay Zapata
3/1/2020 06:00:54 am

Bravo Maria.

Gracias por abrirte y compartir tu progreso y obstaculos que tenemos a diario como Veganos.
Estamos del lado de la justicia.

Répondre
Maria
3/3/2020 06:17:42 am

Gracias Jay! Me alegra que te guste el artículo. Si es verdad que tenemos bastantes desafíos como veganos y como activistas. A veces ciertas situaciones son incómodas incluso con nuestra propia familia y amigos.
Yo creo que las cosas van a ser cada día más fáciles, a medida que el mundo toma conciencia de las consecuencias de la explotación animal.

Répondre
Sandra
11/8/2020 02:14:13 am

Merci pour cet article où je me suis retrouvée à travers vos lignes. C'est tellement ça ! On cherche à rester plaisante, agréable, à ne pas déranger, à respecter les convictions des autres mais il faut reconnaître que cela ne fait pas avancer les choses en faveur du véganisme. Les gens doivent être confrontés à la réalité pour qu'il y ait un déclic.
J'espère trouver le courage d'en faire plus, de m'impliquer en tant qu'activiste sur le terrain et prêter ma voix aux sans voix.

Répondre
Maria
11/1/2021 02:36:25 pm

Merci Sandra!

Répondre



Laisser un réponse.

    Archives

    Octobre 2021
    Avril 2021
    Décembre 2020
    Août 2020
    Février 2020
    Janvier 2020
    Décembre 2019
    Novembre 2019
    Juin 2019
    Décembre 2018
    Octobre 2018
    Août 2018
    Juin 2018
    Mai 2018

    Catégories

    Tous
    Activisme
    Environnement
    Éthique
    Santé
    Transition

À la prochaine ✌🏽

Accueil
​Blogue
Vidéos
Podcast
Transition
Conférences
Contact

Email

lechoixv@gmail.com
  • accueil
  • Blogue
  • Vidéos
  • Transition
  • Conférences
  • Contact