"Le changement"... c'est difficile. Que ce soit changer de vie, déménager, changer de pays ou d'emploi, changer de relation, quitter une relation ou en commencer une autre, arrêter de fumer, faire plus "d'activité physique" ou "mieux manger", retourner à l'école, entreprendre des projets et persévérer, apprendre une langue ou un nouveau sport ou un nouveau logiciel. Pourquoi est-ce difficile de "changer" ses habitudes? La force de l'inertie Le changement a généralement 3 étapes:
Remarquez que décider n'est pas agir. Une décision est un exercice mental qui est une condition nécessaire mais pas suffisante pour que le désir de changer devienne cohérent avec nos actes concrets. Pour que le changement survienne "concrètement", nous devons vouloir aligner nos actes avec nos valeurs - nous devons développer la volonté de cohérence. Le changement est insécurisant, car on se sent "vulnérable" pendant le processus. Que ce soit "d'être nul" en apprenant un sport, une langue ou un nouveau type de travail, que ce soit de nouvelles habitudes alimentaires et ainsi de suite. La vulnérabilité est un "prix à payer" pour évoluer comme personne: la phase d'inconfort et d'apprentissage nous sort de notre cocon de confort et expose nos limites. Au lieu de chercher à camoufler nos limites et toujours sembler "parfait et en contrôle", DITES-LE et parlez-en ouvertement. "Je trouve xyz difficile", etc. Soyez humains. Les gens respectent les individus qui "avouent" leurs difficultés mais qui travaillent à changer pour devenir une meilleure version d'eux-mêmes. Cessez de vous cacher et foncez, au grand jour et à la lumière! Nous avons tous et toutes deux "entités" en nous qui cohabitent: notre véritable personne et notre Égo, qui est une entité à part entière et qui est une "couche" qui se superpose entre notre "vraie personne" à l'intérieur et le monde extérieur. Le but de l'Égo est le statu quo, le "non changement"... et "avoir raison". Quand des informations claires viennent en conflit direct avec des valeurs que nous avons en nous et qui cherchent à "s'exprimer", l'Égo se met en marche: recherche d'informations qui apaisent notre comportement et nos croyances dans le but de diminuer le conflit interne et éviter le changement. Ce conflit interne est la "dissonance cognitive" et nous mène à des pirouettes psychologiques toutes plus hallucinantes les unes que les autres. Évitement, déni, recherche d'information "au moins en apparence crédible" qui conforte le non-changement, évitement, prise de position forte et rigide et bruyante, agressivité et frustration, etc. Quand ce processus est en marche, nous ne sommes pas lucides et cohérents, nous sommes sous l'emprise de l'Égo. Nous sommes l'esclave de notre Égo et non le pilote conscient de nos pensées et actes. Pourquoi ça m'a pris 44 ans? Je me souviens d'une sortie avec le "CÉGEP" (collège pré-universitaire). J'avais 18 ans. J'étais dans le programme "Sciences pures" et je participais régulièrement dans des sorties de plein-air: canot, escalade, randonnée en montagne, etc. Pendant une des activités, nous allions à un endroit en campagne et nous passions par le terrain d'une ferme. Un des étudiants un peu "marginal et bizarre" avait passé une barrière et caressait un veau, qui était très affectueux et heureux de se "coller" à cet humain étrangement gentil... Avec le veau dans ses bras, il disait au groupe "lui c'est votre hamburger, c'est votre ragoût, votre steak, il sera bientôt massacré sans cérémonie pour votre plaisir égoiste". Je me souviens de ce moment comme si c'était hier. Ça fait 28 ans. Je vivais un certain inconfort à entendre ça, mais je me souviens aussi que je me disais "quel con celui-là, un "hippie" trop sensible, pffftt." Je n'ai jamais parlé de ce moment à personne, mais je m'en souviens très bien. Quel prétentieux arrogant j'étais! J'ai honte de le dire, mais c'est ça, alors aussi bien le dire... Je réalise aujourd'hui le courage infini qu'il avait et de son intégrité hors norme pour ce courage d'être "différent et jugé", et pourtant tellement plus lucide, cohérent et informé que moi et tous les autres... Une question m'assaille tous les jours: sachant les atrocités véritablement surréelles que les animaux endurent et sachant que même SANS "atrocités", y'a pas moyen de "tuer gentiment" en écourtant la vie d'un animal pour mon plaisir gustatif, sachant que la consommation de produits animaux c'est participer directement et à répétition dans la souffrance, l'exploitation, le désespoir, la destruction et la mort évitables... sachant tout ça, comment expliquer que ça ait pris 44 ans pour que "j'allume"? Je ne suis pas con, pourtant?! Après-tout, il suffit d'environ une seule journée de recherche honnête d'informations sans retenue et sans déni pour "lever le voile" de mythes et d'illusion sur l'exploitation animale et sur la possibilité de cesser d'y participer! Une journée dans toute une vie. Même moins qu'une journée: je parle avec des gens pendant des "Cubes de Vérité" parfois aussi peu que 20 minutes et il arrive régulièrement que la personne devienne tellement convaincue qu'elle me demande toutes les informations requises pour l'aider à changer! Le changement exige une dépense d'énergie psychologique et émotionnelle. C'est comme un électron qui change d'orbite autour du noyau d'un atome: ça prend de l'énergie pour "changer de position", mais une fois le changement effectué, garder la nouvelle position devient de plus en plus facile plus le temps passe... et ça devient aussi "évident et facile" de garder cette nouvelle position que ce l'était avec l'ancienne position. Il faut juste "le faire", tenir le cap, et les nouvelles habitudes deviennent des réflexes de plus en plus "ancrées". Mais il faut la volonté de changer et dégager un peu d'espace psychologique et émotionnelle pour "faire le saut"... mais heureusement, c'est plus de gravir un escalier une marche à la fois que de faire un grand saut! De plus, l'Égo déteste le changement car c'est déstabilisant et y'a comme une partie du changement qui suggère qu'on change parce que "nous étions dans l'erreur" - l'horreur! Ajoutez à ce cocktail d'inertie le fait que "tout le monde consomme" de la viande et autres produits animaux, ce qui donne beaucoup de pression sociale pour la conformité et "ne pas rendre les autres mal à l'aise". Surtout "ne pas faire de vagues". Ajoutez le confort du non-changement, le goût, et les industries d'exploitation animale qui en mettent couche après couche de mensonges, mythes et manipulations de toutes sortes pour nous réconforter et éviter qu'on y pense. Avec un tel cocktail, on peut comprendre que changer ses habitudes alimentaires pour cesser de participer à un système de souffrance et de mort organisée et planifiée, c'est pas évident! Je comprends, je l'ai vécu, ainsi que les millions d'autres qui ont aussi changé, incluant d'anciens producteurs de viande, lait et oeufs, d'anciens chasseurs, d'anciens travailleurs d'abattoirs, d'anciens bouchers et chefs cuisiniers et tant d'autres. Qu'est-ce que ça prend pour changer? Après beaucoup de réflexion sur le sujet des animaux et des humains, ma conclusion est que 95% des individus sont "vegans" dans le fond. Le choix d'une vie végane est une "conclusion" et non une idéologie. Une personne qui prend la peine de s'informer un minimum et qui veut vivre en cohérence avec ses valeurs choisira de graduellement éliminer le plus de produits animaux possible de sa vie. J'en suis absolument convaincu, parce que c'est ce que je vois tous les weekends quand je discute calmement avec les passants qui s'arrêtent pour discuter avec nous pendant les "Cubes". Même les gens les plus fermés et rigides sont, dans le fond, sensibles à la souffrance et, plus important encore, au principe de justice. Certains ont des moments de grande intensité émotionnelles et changent sur-le-coup. D'autres ne changent pas sur-le-coup, mais partent avec beaucoup de "tourbillons intérieurs", qu'ils tentent de refouler, oublier et cacher. La seule raison pour laquelle beaucoup de personnes consomment encore des produits animaux, c'est que "tout le monde le fait"! Y'a plusieurs autres raisons, mais c'est la raison principale. Ça prend beaucoup de caractère pour "mettre tout le monde mal à l'aise" simplement en refusant de participer au système d'exploitation animale et de tout ce qui vient avec. Ça met les autres face à ce qui se cache "derrière" leurs choix de façon claire et explicite et ça peut causer des situations "malaisantes", inconfortables... et même des échanges "ardus". Il y a d'autres raisons, évidemment. Le goût, les habitudes, les "traditions", le plaisir des "bonnes bouffes en famille et entre amis, les peurs de carences, ne pas trop savoir comment procéder, etc. Mais en gros, c'est la norme sociale et la pression sociale qui est LA raison principale. Ne pas faire de vagues, ne pas sortir du lot. Ne pas déranger... et l'énergie psychologique et émotionnelle requise pour changer... Pour trouver "l'élan" pour changer, il faut décider de se motiver et faire de l'espace psychologique pour effectuer le changement. Par exemple, mes "plats préférés" étaient les côtelettes d'agneau et le gigot d'agneau. Comme je l'explique dans mon texte "Normes sociales, déni et illusion", TOUTE ma nourriture préférée était pas mal de base animale. Nous étions aussi une "base" pour des rencontres avec BBQ et cuisine agréable entre amis. C'était donc difficile et triste de songer changer tout ça. L'insouciance est douce, mais pas pour les victimes "derrière" notre insouciance... J'en suis venu à un point où je "savais" que je ne voulais plus participer au système de destruction, de souffrance et de mort, mais j'avais besoin d'une motivation. Il faut dégager un peu d'espace psychologique et émotionnel et foncer. "Just do it". Je savais que je "devais" m'auto-sortir du déni et de l'évitement de ce sujet lourd et inconfortable et c'est à ce moment que j'ai décidé de fouiller comme il faut pour "tuer" toute parcelle de déni, d'évitement, de mauvaise foi ou d'information biaisée... j'ai commencé par regarder des vidéos d'élevage et d'abattage d'agneaux... j'ai fait la même chose avec tous les autres animaux. J'ai longuement réfléchi à tout ça. En tout, j'ai regardé environ 50-60 heures de documentaires et vidéos, des centaines d'articles, 12 livres, plusieurs témoignages très "poignants" d'anciens producteurs et travailleurs-exploiteurs d'animaux. Ce n'est absolument pas nécessaire de faire tout ça pour changer, évidemment. Ma conjointe (qui détestait les légumes!) a tout changé sans regarder un seul documentaire "difficile", justement parce qu'elle se disait qu'elle ne peut pas "ne pas vouloir voir" et en même temps continuer de participer à ce qu'elle refuse de voir! Sa mère, qui habite Bogota (Colombie) et vit une pression sociale énorme de conformité a fait de même. Moi je veux tout savoir, en partie pour m'interdire toute mauvaise foi ou déni et beaucoup pour être bien informé afin de mieux aider à sortir les animaux de cet enfer indescriptible et pourtant évitable. Pour informer les autres, il faut être bien informé, alors j'y suis allé à fond. Chacun son approche. Trouvez votre approche, votre motivation et votre stratégie de changement. S'assumer et changer Si des millions de personnes changent chaque année (incluant d'anciens producteurs-exploiteurs), c'est que c'est possible pour n'importe qui. Incluant vous-même. Il faut passer à l'acte et persévérer. Ne soyez JAMAIS mal à l'aise de vous dire végane. Y'a AUCUNE "honte" à vouloir cesser de participer régulièrement au système de souffrance et de mort. Y'a aucune "honte" à chercher à aider de façon significative l'environnement et votre santé. Le malaise des autres n'est pas important et n'est pas votre problème. À un moment, il faut "appeler un chat un chat" et dire les vraies choses. Y'a JAMAIS de "bon moment" pour discuter d'un sujet aussi lourd et inconfortable. Je comprends. On préfère la légèreté et l'insouciance... mais pendant ce temps, les victimes attendent et les atrocités continuent... mais le mouvement de compassion lucide prend BEAUCOUP d"ampleur partout dans le monde, car des gens comme vous décident de changer, d'assumer et de tenir le cap. Faites le changement, puis informez et inspirez les autres à le faire. Ne vous cachez pas. Les animaux et la planète ont besoin de vous et de votre effort à les aider en sensibilisant et en éduquant les autres. Peut-être que vous voulez être véganes mais "sous le radar". C'est correct, évidemment. Mais un jour viendra où vous serez avec d'autres et on vous offrira viandes, fromages, oeufs et autres produits animaux. Que ferez-vous alors? Que direz-vous si on vous questionne? Pensez aux animaux: leur enfer de désespoir et de terreur est BIEN plus grand et plus important que votre "inconfort social". Tenez votre bout et faites face à la tempête de ridiculisation, d'accusation, de malaise et de toutes les "justifications" carnistes. Vivre avec cohérence et intégrité est plus agréable que de vivre dans l'évitement de la confrontation et des malaises. Il vient un moment où il faut mettre son pied à terre et tenir ses principes, sans égard au malaise des autres ou aux petits défis logistiques. Comme le disait Einstein, "ceux qui ont le privilège de savoir on le devoir d'agir". Rappelez-vous de ces paroles et ne soyez JAMAIS inconfortable d'aider les innocentes victimes de cette injustice dont le temps est maintenant compté. Vous croyez qu'être végane est "inconfortable"? Essayez une seule journée dans la vie d'un cochon, d'un boeuf, d'une vache, d'une poule et de n'importe quelle autre victime paisible et innocente. Vous devez relativiser, assumer et vivre avec intégrité. Explorez mes diapositives sur la page "Conférences" et explorez les ressources à la fin de ce texte. Le philosophe Dr. Tom Regan: "Il y a des gens qui disent que les activistes pour les animaux sont "extrémistes", comme si des positions extrêmes étaient nécessairement mauvaises. Pourtant, je suis un "extrémiste" sur le viol: je suis contre catégoriquement et en tout temps. Je suis un extrémiste contre l'abus d'enfants: je suis toujours contre. La discrimination raciale ou sexiste ou l'abus des personnes agées: je suis contre en tout temps. Le fait brutal, c'est que les vérités morales SONT "extrêmes", et doivent l'être, car lorsque l'injustice est absolue, il faut l'opposer - absolument." N'oubliez pas de "liker" et de faire circuler! Pascal Bédard lechoixv@gmail.com Quelques informations: Forks Over Knives: santé (Netflix) What the Health: santé (Netflix) Food Choices: santé (Netflix) Cowspiracy: environnement (Netflix) Peaceable Kingdom: anciens éleveurs maintenant véganes (Internet) Terriens: condition animale, la réalité sans filtre (YouTube) Dominion: condition animale, la réalité sans filtre (YouTube) Farm to Fridge: condition animale, la réalité sans filtre (YouTube) Dairy is Scary: le lait, la réalité sans filtre (YouTube) What's Wrong With Eggs?: les oeufs, la réalité sans filtre (YouTube) Vegan 2018: documentaire inspirant (YouTube) Free From Harm: site web (Internet) Y'en a des centaines d'autres, ainsi que de très bon livres et articles scientifiques - n'hésitez pas à me contacter pour des infos ou si vous avez des questions. Je répondrai avec respect et pertinence.
2 Commentaires
Denise Duval
1/7/2019 09:18:47 am
Merci a la vie de me faire relire ce texte ce matin. Végétarienne depuis 11 mois je suis prête à passer vegan grâce à cette lecture.
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Pascal Bedard
1/8/2019 10:05:31 am
BRAVO Denise pour votre vision et pour votre sens de la justice. Vous bénéficierai en plus d'une meilleure santé et d'une bien moins grande "empreinte écologique". Nous sommes ici pour vous soutenir et vous donner toute l'information, les faits et la motivation pour vivre en santé, avec justice et compassion lucide.
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