La portée grandissante du mouvement de libération animale et des questions éthiques reliées au fait d’exploiter et tuer des animaux quand c’est évitable fait émerger clairement les déchirements auxquels nous sommes confrontés lorsque les faits nous sont présentés sans « flafla » et sans détour. Je vais concentrer ce texte sur les « animaux de nourriture », mais n’oublions pas que l’exploitation animale évitable s’étire BIEN au-delà de cette sphère spécifique : vêtements, « loisirs et amusements », consumérisme « d’animaux de compagnie », etc. Mais restons-en aux animaux de nourriture… Outre le petit pourcentage d’individus qui se foutent sincèrement des animaux et de leur sort atroce, les « camps » se divisent en gros en 3 grandes catégories : les welfaristes, les réductionnistes, les abolitionnistes. Les « welfaristes » Selon eux, le problème est la vie atroce des animaux dans des conditions de vie de désespoir, leur souffrance, la terreur qu’ils vivent lors de la mise à mort, les sévices qu’ils subissent de la première à la dernière seconde, etc. Pour ce « camp », la « solution » est réglementation et surveillance : cages plus grandes, rythme de « production » et d’abattage plus lent, transport vers l’abattoir plus « confortable », mise à mort sans peur, pas devant les autres, accès à l’extérieur un certain nombre de jours par année, etc. Puisque la liste des horreurs et sévices est sans fin, la liste des réglementations, normes et méthodes de surveillance et contrôle est aussi sans fin. Le « rêve welfariste » est un monde où tous les animaux sont dans des « fermes locales » et petites, avec des « éleveurs-paysans » bienveillants comme dans les films nostalgiques de la campagne avec des familles « travaillantes et honnêtes » et des paysages verdoyants. Ils imaginent des animaux dans les champs, en liberté et une « viande de grande qualité », puisque les animaux ne passeraient pas leurs vies stressés et bourrés de produits et grains non adaptés à leurs métabolismes, dans des endroits étroits et dans le désespoir total, causant hormones de stress et autres problèmes « pas bons pour la qualité de la viande / lait / œufs ». Bien que « largement et presque toujours vegan », le très influent philosophe Peter Singer est de cette école. Bizarrement, le titre de son livre phare est « Libération animale ». Note : « welfariste » vient de « welfare » en anglais, ou « bien-être ». Les « réductionnistes » Pour ce camp, il faut diminuer la quantité totale de souffrance animale et de destruction environnementale causées par l’industrie de l’élevage de viande, il faut diminuer le pouvoir des industries d’exploitation animale et avoir ainsi plus de marché pour les alternatives végétales, ce qui avance le monde vers un monde avec moins de souffrance et plus de conscience du sort des animaux, ainsi que moins de destruction environnementale. Selon ce camp, la réduction implique la hausse de la demande de produits de base végétale et cause un transfert de force politique-lobbying et économique des exploiteurs d’animaux vers les producteurs de végétaux et leurs dérivés. La réduction paverait la voie vers une plus grande conscience des humains envers leurs victimes et pourrait mener à un élan de compassion et de justice, visé par les « abolitionnistes ». Pour les adeptes de ce camp, le monde serait parfait si les gens consommaient beaucoup moins de produits animaux, par exemple 1 ou 2 jours par semaine, idéalement seulement d’élevages « bio » par des éleveurs « gentils et locaux » de la campagne de la région. La viande « éthique et locale ». Selon les adeptes de ce camp, il deviendrait alors possible de mettre en place des conditions de vie et de mise à mort plus « gentilles », rejoignant donc les « welfaristes ». Ces 2 camps, welfaristes et réductionnistes, se rejoignent d’ailleurs largement, mais les « réductionnistes » diront parfois que l’ultime objectif est l’abolition, c’est-à-dire la libération animale et ils croient que le chemin vers l’abolition passe par la réduction. Les « lundis sans viande » et tout ce genre d’appel à la réduction sont typiques de l’école réductionniste, qui est aussi davantage axée sur les impacts environnementaux de l’élevage animal que sur l’impasse éthique fondamentale qu’on y retrouve, car l’environnement, c’est plus politiquement correct que de dire à quelqu’un la réalité brutale sans détour : consommer des produits animaux, c’est participer à un système d’oppression, d’injustice et de souffrance évitables! Bien que « largement et presque toujours vegan », l’activiste Tobias Leenaert est de cette école. Son livre phare est “How to Create a Vegan World” (“Comment créer un monde végane”). Les « abolitionnistes » Pour ce camp, exploiter ou tuer des êtres sensibles est inacceptable quand il est possible de ne pas le faire. Point. Le seul critère qui tient la route pour déterminer de ce qui est « acceptable » de faire à un être vivant est sa capacité à la souffrance physique, psychologique et autres, et le désir et le droit de vivre une vie « épanouie » pour son espèce, et ces « traits » existe dans tout être vivant doté d’un système nerveux central. La position de ce camp est simple : s’il est possible de ne pas tuer, alors il ne faut pas tuer. Pour ce camp, consommer viande ou produits laitiers est nullement différent d’un chasseur de trophées qui tue par plaisir : on tue un être vivant alors que c’est évitable, et on le tue dans un objectif d’en retirer du plaisir. Bien que le carniste ne retire pas un plaisir « direct » de la mort de sa victime, comme c’est le cas du chasseur de trophées, il n’en demeure pas moins qu’il tue alors que c’est évitable, le tout dans le but ultime de satisfaire son plaisir gustatif, ses habitudes et « préférences », et non pour « se nourrir », puisque nous pouvons très bien vivre sans produits animaux. Pour ce camp, le plaisir gustatif, les habitudes, les préférences et traditions, les aspects « pratiques » ne l’emportent jamais sur la valeur de la vie d’un être vivant, que ce soit un cochon ou une poule ou n’importe quel autre animal, qu’il soit « directement consommé » (viande) ou exploité pour sa production et ensuite tué une fois rendu « inutile » (lait, laine, zoos, rodéos, corridas, etc.). En outre, il ne s’agit absolument PAS d’une affaire « pour amoureux des animaux », ni quelque chose de réservé aux « animaux mignons » comme les lapins, les chiens ou les chats, et ainsi de suite. Pour ce camp, exploiter et tuer des animaux alors que c’est évitable est moralement inadmissible, car c’est de l’oppression des plus faibles par les plus « puissants ». L’animal ne doit PAS être un « bien de propriété » et a une valeur intrinsèque qui lui est propre, même si son « expérience de la vie » nous échappe complètement. Une poule a le droit fondamental de « vivre une vie de poule » sans entraves : picosser en toute liberté dans un environnement normal pour elle, avoir ses petits et en prendre soin, avoir son cercle social, son comportement normal, et ainsi de suite… et oui, peut-être se faire tuer par un renard, qui, contrairement à nous, n’a pas de « CHOIX ». Ce camp voit l’affaire de l’exploitation animale comme une affaire de JUSTICE : les êtres « sans-voix », sans défense, innocents et paisibles de la société doivent être protégés de l’oppression et de l’abus par d’autres gens cruels et sans scrupules qui sont en position de pouvoir relativement à eux et elles, comme il existe des lois qui protègent les enfants de leurs propres parents (et des autres humains), les animaux de compagnies de leurs familles adoptives et des autres humains, et ainsi de suite. L’abolitionnisme oppose toute forme d’oppression des plus vulnérables par les « plus forts », parce que les plus faibles ne peuvent pas se défendre et parler pour « se représenter ». Autrement dit, ce mouvement oppose la règle « le plus fort fait la loi », qui a causé tant de domination masculine sur les femmes et les enfants, de domination blanche sur les noirs, de domination de la majorité sur les « minorités » comme les gays, de souffrance et atrocités terribles tout au long de l’Histoire… la liste s’étire tristement sans fin, bien que les choses s’améliorent beaucoup pour les humains, mais pas pour les animaux. L’abolitionnisme est un mouvement contre l’oppression, la violence et l’injustice. Le porteur de cette école de pensée est le professeur de droit Gary Francione, dont les livres phares sont Rain Without Thunder (1996), Animals as Persons (2008), The Animal Rights Debate (2010), Advocate for Animals (2017). Le très influent Tom Regan est aussi de ce camp, dont un des livres phares est « The Case for Animal Rights ». Les 2 problèmes avec l’idée de « bien traiter », « tuer gentiment », et le « réductionnisme »
Notons que nous pouvons avoir un propos toujours abolitionniste de façon cohérente, tout en sachant que bien des gens iront vers une vie sans produits animaux de façon graduelle (ce fut mon cas), donc par le réductionnisme, et même passeront peut-être par des phases de « semi-déni » où ils/elles chercheront à trouver des produits « éthiques » (ce fut mon cas aussi) dans une quête de lever le déchirement interne causé par le fait de « savoir dans le fond » que tuer alors que c’est évitable est une position très difficile à tenir! Problème 1 : mauvaise appréciation de la réalité La mauvaise appréciation des ordres de grandeur, de la réalité de terrain et des lobbies politiques puissants font croire aux welfaristes et réductionnistes que ces efforts changent quelque chose de fondamental dans la façon dont les humains perçoivent les animaux et que ça « aide la cause » à long terme, car ça sensibilise les gens sur le sort de leurs victimes. Au contraire, il semble plutôt que ça enfonce encore plus profondément la pensée d’oppresseur : on se sent plus en paix avec ce qu’on fait, alors on peut « fermer ce dossier » et continuer dans notre belle insouciance-déni si agréable… Les pragmatiques disent que ce n’est que par la réduction que nous pourrons graduellement transiter vers « un monde végane ». Je n’en suis pas si convaincu. D’abord, les ordres de grandeurs sont tels que le « véritable bien-être » est pour ainsi dire impossible à atteindre à grande échelle avec des approches à la pièce, même avec des réductions draconiennes de la consommation : cages qui permettent à l’individu de bouger un peu, voir l’extérieur, avoir une vie à peu près « normale » pour son espèce, etc. Les animaux sont aussi en enfer aujourd’hui qu’il y a 40 ans, sinon plus, et ça fait 40 ans qu’on s’éternise dans les débats sur des grosseurs de cage et des conditions de vie et de transport et le traitement des animaux, etc. Ça ne change strictement rien pour les animaux, mais ça nuit à la cause, car ça donne belle presse aux exploiteurs et ça donne bonne conscience aux consommateurs-participants dans l’exploitation et la tuerie : ça ajoute plus d’inertie et de force au statu quo. En réalité, le volume quasi insaisissable de l’exploitation tourne au ridicule toutes ces demandes de changements des « conditions de vie », de manipulation, de transport et de mise à mort. Il suffit d’un véritable effort honnête, dénué de toute forme de déni ou d’évitement, pour réaliser à QUEL POINT toute discussion sur le « bien-être » est une mauvaise blague et carrément risible. C’est d’ailleurs pour cette raison que les exploiteurs EUX-MÊMES sont heureux de participer à l’élaboration et à la mise en place des « mesures pour le bien-être animal », en concertation avec des groupes de « défense des droits des animaux » parfois influents, comme la SPA, PETA et autres. Notons que PETA, la SPA et autres roulent sur les dons et subventions, lesquels proviennent de… carnistes pour la majorité des individus et institutions qui les subventionnent… Même chose pour Greenpeace et autres institutions environnementales, qui parlent à peine de l’éléphant dans la pièce qu’est l’élevage animal pour viande et lait comme problème environnemental majeur. Pourquoi? Les dons proviennent du grand public et d’entreprises… carnistes! Certes, il existe quelques éleveurs « véritablement gentils » (si on peut dire ça comme ça) avec leurs victimes. Les éleveurs « vraiment éthiques » sont moins de 1% des produits animaux. C’est tout simplement négligeable et inutile d’en parler. Ils tuent les victimes d’une balle dans la tête à 10% de leur potentiel de vie, alors que leurs victimes les voyaient comme des protecteurs bienveillants… Plusieurs de ces éleveurs « très éthiques » finissent d’ailleurs par développer de profonds problèmes de conscience morale face à ce qu’ils font. « Je ne trancherais pas la gorge à mon chien, alors pourquoi je le fais à mes autres animaux? Je trahis leur confiance et leur abandon si pur et total, comme celui d’un enfant » … Certains finissent d’ailleurs par tout abandonner et devenir des activistes pour la libération animale! Ensuite, la surveillance de tout ce volume pour s’assurer que tout soit respecté est encore une fois impossible, au point qu’on ne sait pas trop par où commencer pour expliquer à quel point c’est ridicule. Dans le livre « Slaughterhouse », les inspecteurs annonçaient leurs visites des jours à l’avance et MALGRÉ ÇA, ils ont documenté une quantité astronomique d’atrocités indescriptibles pour un texte qui se veut lisible par le grand public, comme je veux que ce soit le cas ici. Pensez-y deux minutes : on PAIE des humains pour qu’ils se transforment en tueurs en série d’animaux paisibles, innocents et terrorisés, avec un rythme rapide et une grande efficience, et SURTOUT que « la ligne de production » n’arrête jamais. Tout ceci dans un cadre où, ne l’oublions pas, il y a des animaux terrorisés qui tentent comme ils peuvent de fuir et se libérer de l’enfer dans lequel ils sont et du sort qui les attend et qu’ils voient venir (et sentent et entendent). Est-il réaliste de penser que ces travailleurs puissent se permettre toute forme de sensibilité ou de « retenue » ou de souci véritable pour les victimes? C’est plutôt le contraire : ils doivent « étouffer » tout élan naissant de compassion-empathie par des actes de cruauté pour demeurer « solides et fonctionnels » dans leurs tâches cruelles, ardues, ingrates et stressantes. Visualisez la réalité un peu, si vous en êtes capable. Pensez-y sans déni, sans acheter les belles paroles et images des exploiteurs. Visualisez vraiment complètement « le concret » de l’élevage, de l’exploitation et de l’abattage, tout en gardant en tête le contexte général (oppression) et les incitatifs. Alors? Enfin, comment penser qu’une personne qui consomme des produits animaux plusieurs fois par semaines, donc qui tue et massacre des victimes innocentes par l’entremise de tueurs payés dans des endroits « loins des yeux, loins des oreilles, loins du cœur », mais « juste 6 jours sur 7 » ou « 50% moins qu’avant » pourra développer une pensée lucide ou cohérente ou sans déni par rapport à ce qu’elle est en train de faire/financer quand elle consomme des produits animaux? Impossible. Le welfarisme et le réductionnisme rend tout le monde plus à l’aise avec l’exploitation animale et aide les éleveurs-exploiteurs, tout en évitant LA question fondamentale. Problème 2 : manque de cohérence éthique et morale Il est probablement vrai de dire que la majorité des personnes véganes ont procédé « graduellement ». Ce fut mon cas et je suis certain que c’est une approche qui fonctionne pour bien des gens. J’ai coupé tous les produits du cochon, car j’étais un grand « amoureux des chiens » et j’ai su que les cochons sont aussi sensibles et sociaux et enjoués que les chiens, et même plus intelligents. Comme un enfant de 3 ans. J’ai ensuite coupé tous les mammifères, pas mal pour les mêmes raisons. J’ai ensuite réalisé que ce que je faisais n’avait pas de logique et ne tenait absolument pas la route! J’ai même passé par une phase ou j’achetais toute ma viande dans un endroit de « viande éthique d’animaux en liberté ». J’étais encore dans le déni et je voulais « acheter l’illusion », car j’aimais trop la viande, les œufs, le fromage et tous les produits laitiers. Les deux SEULS critères valables pour savoir si quelque chose est acceptable ou pas sont 1) le désir de vivre et 2) la capacité de souffrir, ce qui est le cas de TOUS les animaux. J’ai donc finalement coupé tous les produits animaux le plus possible de ma vie, car causer mort, terreur et souffrance quand c’est évitable n’est pas acceptable. MAIS ce n’est PAS à cause d’un message welfariste ou réductionniste que la majorité décide de ne plus participer à l’exploitation et à la tuerie d’animaux, mais plutôt parce que le problème éthique fondamental arrive à un point si clair et évident que ça devient inconfortable : consommer des produits animaux, c’est mettre ses « préférences » et « plaisir gustatif » et « habitudes » DEVANT la vie d’un être sensible. On décide ensuite de procéder… souvent avec une approche « graduelle » et avec des phases de semi-déni de « viande éthique » et toutes ces belles illusions. Ces êtres sensibles qu’on tue pour le plaisir gustatif ou par habitudes ont bel et bien un « univers intérieur » et une vie sociale et une capacité à toute la gamme d’émotions connues, même s’ils n’écrivent pas, ne parlent pas français, ne peuvent pas nous envoyer des bombes ou faire une révolution pour se libérer de leurs oppresseurs que sont les humains. Le problème devient évident, et par la suite les gens passent « naturellement » par des phases de welfarisme et de réduction avant d’en arriver à une « conclusion végane » par eux-mêmes. De mon expérience dans les Cubes de Vérité, au moins 90% de la population est « végane dans le fond ». Les esclavagistes disaient des esclaves qu’ils étaient inférieurs et « faits pour ça ». Les hommes ont longtemps dit des femmes qu’elles « sont faites pour « ça » ». L’oppression des plus vulnérables qui ne peuvent pas se défendre et se « rebeller » est toujours basée sur la même logique : « eux » vs « nous ». La différence et la catégorisation. Toute forme de « catégorisation » qui existe dans le but de contourner l’impasse morale de l’oppression des plus vulnérables en infligeant mort et souffrance pourtant évitables est inadmissible… et c’est exactement ce que nous faisons avec les animaux. Les animaux sont les victimes ULTIMES, car ils n’auront jamais un « représentant » des leurs dans nos institutions pour crier/témoigner haut et fort de la souffrance inadmissible de leur « peuple », ils ne sont « coupables » de rien, ne vont jamais « faire la révolution », etc. Ils vont souffrir et subir sans espoir. Jusqu’au dernier. Ils subissent le déni et l’insouciance et l’évitement des humains… et vous n’avez PAS IDÉE de l’étendue et de l’intensité de leur souffrance et désespoir. Franchement, les mots nous manquent pour donner un portrait qui pourrait représenter correctement l’ensemble de ce qui se passe. C’est tout simplement étourdissant… et évitable. Qu’il existe de la souffrance dans le monde, nous le savons. Des femmes sont prises dans l’enfer de l’esclavage sexuel, des enfants sont pris dans les milices armées et dans l’esclavage… et tout cela est inadmissible. Mais AU MOINS, nous nous entendons tous et toutes sur le fait que c’est inadmissible et que ça doit être illégal et combattu et dénoncé si on le voit! Ce ne sont pas des normes sociales banales auxquelles tout le monde participe tous les jours. VOILÀ la différence avec les animaux… et il est temps que ça change. Maintenant. Même avec le plus « gentil traitement » du monde, il n’est pas moralement admissible d’exploiter ou de tuer des animaux quand il est possible d’éviter de les exploiter et de les tuer. Souffrance et/ou mort évitables = souffrance et/ou mort à éviter. Point. Tout le reste est déni et évitement et mauvaise foi de dissonance cognitive. Les positions welfariste et réductionniste aident les lobbies de l’exploitation animale en évitant de mettre l’emphase sur le point central de l’impasse éthique d’exploiter et de tuer des animaux alors que c’est évitable, même s’ils sont « bien traités », ce qui n’est qu’illusion et mensonges dans 99% des cas, et même quand nous les exploitons et les tuons « moins souvent »! On ne féliciterait pas un batteur de femme de battre sa femme moins souvent, ou de bien la traiter « la majorité du temps ». Les grands débats moraux sont des ABSOLUS, sans conditions et sans compromis possible. Il est inadmissible de violer une femme. Point. Le racisme et le sexisme sont inadmissibles. Point. Enfermer, torturer, terroriser et tuer des êtres paisibles, innocents et sans défense est inadmissible. Point. La cause de la libération animale s’oppose à l’exploitation et à la tuerie d’animaux, car les animaux ont une valeur qui leur est propre et des intérêts qui leur sont propres, sans égard aux humains. Bien que ce soit présentement le cas dans nos systèmes de lois, les animaux ne sont PAS des « biens de propriétés » comme une voiture ou une télévision, mais bien des êtres sensibles qui veulent et peuvent « faire l’expérience de la vie » dans la réalité propre à leur espèce. Puisque nous pouvons maintenant nous en passer, il est impératif de cesser de les exploiter, tuer, manipuler génétiquement, reproduire de force, garder en confinement et ainsi de suite. Les welfaristes et réductionnistes sont souvent en accord avec toute la logique « abolitionniste » et suggèrent simplement que la STRATÉGIE pour arriver à la libération et à la prise de conscience globale dont nous avons besoin passe par le welfarisme et le réductionnisme, pour éviter les réactions de « recul réactionnaire » (« backfire ») causées par des positions plus « fermes », comme celle de la libération des abolitionnistes. Pourtant, il n’est pas clair que ces approches nous mènent vers l’objectif… Pas du tout. Certes, les produits alternatifs comme les burgers de Beyond Meat et autres produits de remplacement aident à « sevrer » les carnistes de leurs produits, goûts et textures de prédilection. Ces produits existent et prennent de plus en plus d’expansion. Le financement public des industries de viande, lait et œufs est aussi un élément qui n’aide pas à avancer vers l’évidence et il serait bien que ces politiques publiques changent. Travailler sur les alternatives végétales et sur les politiques publiques qui financent toute cette folie de souffrance et de destruction avec notre argent sont des pistes qui aident assurément. Cependant, l’efficience véritable des « stratégies » welfaristes et réductionnistes est loin d’être évidente… et aide peut-être même les exploiteurs avec un beau voile d’acceptabilité sociale et de « coopération ». Le « Choix V », ou choix d’une vie végane dans laquelle on coupe les produits animaux de notre vie est la réalité opérationnelle de ce principe de justice évident : on refuse de consommer des produits animaux, puisque consommer des produits animaux revient à participer à leur oppression et exploitation, laquelle est pourtant évitable. La vie passe devant le plaisir gustatif, les préférences ou les habitudes. Le « véganisme », c’est ça… et c’est aussi ça l’abolitionnisme, qui vise la libération animale. Pythagore a commencé ce combat il y a 2500 ans, lequel a été porté par Léonard de Vinci et Voltaire et tant d’autres. Il est temps de « finir le travail » dans les pays où c’est possible, et c’est possible dans tous les pays riches comme le Canada et la France et les USA et tant d’autres. Montrons le chemin. Soyons des leaders. Joignez-vous au camp de la solution : faites le choix V! Suivez-nous sur FB: https://www.facebook.com/lechoixv/ Pascal Bédard lechoixv@gmail.com
3 Commentaires
Aaron
6/7/2019 11:24:24 pm
Ce texte comme beaucoup de discours Véganes semble éviter les arguments sur l'environement et encore davantage les arguments sur la santé.
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lechoixv
6/8/2019 03:54:50 am
Merci pour le commentaire. Ce texte met l'emphase sur "faire la différence" entre les camps, et non sur "comment convaincre les gens", qui, je crois, est votre propos. De plus, les arguments santé et environnement pourront convaincre les gens de réduire leur consommation, mais généralement pas de couper complètement.
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lechoixv
6/8/2019 04:04:46 am
Pour ce qui est de l'environnement, ce sujet a été traité longuement dans le texte suivant:
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