Le "bon" et le "mauvais" activisme pour les animaux - quel débat! Dans le texte "Ne pas déranger", Maria décrivait les aspects parfois "contre intuitifs" de l'activisme et les émotions déchirantes que peuvent susciter certaines formes d'activisme. Y a-t-il une "bonne" et une "mauvaise" forme d'activisme? Une "bonne" et une "mauvaise" façon de livrer le message? Un "bon ton" et un "mauvais ton"? Ce sujet suscite d'éternels débats parfois très passionnés et houleux entre personnes véganes. Explorons ce sujet de plus près pour y voir plus clair… Bien que les avis puissent diverger considérablement sur le "comment", la majorité des véganes sentent qu'il est impératif de "faire quelque chose" à propos de l'exploitation animale. Nous allons donc tenir pour acquis qu'il n'est pas nécessaire de clarifier l'impasse morale d'exploiter et de tuer des animaux, même "gentiment", etc. Ce texte tient pour acquis que nous voulons en finir avec l'exploitation animale, même l'exploitation "gentille et sans maltraitance", cette belle bulle de déni et d'illusion… Il faut donc "faire quelque chose". D'où le besoin d'activisme. Ce qui nous mène à la sempiternelle question qui cause tant de débats houleux entre activistes: quoi faire et comment le faire? Les formes d'activisme Faisons une liste assurément non exhaustive des formes possibles "d'activisme". On discutera après des débats sur ces formes et des débats sur "comment livrer le message". Je vais en mettre qui peuvent sembler ne PAS être de l'activisme, même selon mes propres critères (le coaching de cuisine par exemple, et plusieurs autres), mais je les balance ici malgré tout car franchement ce n'est pas vraiment le but de ce texte de débattre sur la définition de ce qu'est ou n'est pas de l'activisme. Le seul critère que j'utilise pour mettre quelque chose dans la liste se résume à tout ce qui est au-delà d'être soi-même végane, donc tout ce qui est implication au-delà d'éviter de consommer / participer à l'exploitation animale raisonnablement évitable soi-même. Il est probable qu'il manque des formes d'activisme à cette liste, mais allons-y quand-même:
Il en manque surement, mais comme nous pouvons le constater, il y a plusieurs façons de s'impliquer dans la lutte pour avancer les choses vers un monde sans exploitation animale – y'a de tout pour tous et toutes. Maintenant introduisons le thème central du texte… Le "bon" et le "mauvais" activisme Le but est le même pour tout le monde: abolir l'exploitation animale. Les débats sans fin et parfois virulents portent sur "ce qui marche et ce qui ne marche pas". Avant de discuter de comment livrer le message, commençons par catégoriser grossièrement les formes d'activisme afin de pouvoir y référer par la suite. Au risque de sur simplification, plaçons les formes d'activisme en 4 catégories:
Notez que vous pouvez un jour être en "catégorie 4" et le lendemain être en "catégorie 1" (végane silencieux) avec votre famille ou vos amis non véganes, juste parce que vous êtes psychologiquement épuisés et n'avez pas envie de "dealer" avec les éternelles justifications POUR l'exploitation animale et vous "voulez juste la sainte paix pour une journée" parce que vous êtes au bout de vos réserves émotionnelles. En gros, les interventions de type 1 et 2 passent assez bien en général, mais il y a des débats féroces sur les types 3 et 4. Surtout 3. Il y a aussi des débats sur comment le message doit être livré. Bien que les interventions illégales (incursions dans les élevages et abattoirs etc.) soient des sujets de débats parfois virulents, concentrons-nous sur les interventions de "type 3" qui restent généralement plus ou moins dans la légalité. Les perturbations fortes, le "shaming" et les insultes La psychologie de base nous suggère que se faire insulter et gueuler dessus n'incite pas à se joindre au "camp" qui nous insulte / crie après. En effet, c'est assez intuitif, n'est-ce pas? Le repli identitaire cause une fermeture face aux attaques de "ces maudits activistes intenses et agressifs" et donc une impossibilité à devenir ouvert au message de l'autre camp et encore moins de songer à joindre ce "camp ennemi" qui nous crie après et nous insulte. Cette intuition de base est la source de critiques sur certaines formes d'activisme et le ton du message: "ne dis pas ça comme ça, ils vont détester les véganes et ne jamais changer". C'est le conseil éternel des non véganes … et celui de plusieurs véganes aussi. Il y aussi les débats sur les types d'actions: ne brisez pas la loi en allant dans les élevages ou en bloquant des camions de cochons, car alors les autorités vont passer des lois encore plus restrictives et ceci fera reculer la cause ou tout simplement "ça nous fait avoir l'air d'une bande de criminels", etc. Parfois la critique est simplement que "c'est pas gentil". La croyance selon laquelle il y a une « bonne » et une « mauvaise » approche se retrouve dans la croyance qu’il y a une recette optimale pour arriver à l'objectif ultime, qui est d'éliminer toute exploitation animale raisonnablement évitable. Y’en a pas. Il n'y a que des individus très différents qui digèrent et interprètent la même info selon leurs expériences de vie, personnalités etc. Dire un truc comme « crisse d’hypocrite » est peut-être exactement ce qu’une personne a besoin d’entendre, même si sur le coup la personne aura un réflexe de recul et de repli. J'en suis un exemple et j'en connais plusieurs autres qui en sont des exemples. Penser qu’il y a "une bonne approche" et surtout de "mauvaises approches" vient peut-être aussi de la croyance que nous pouvons faire "go vegan" une personne sur-le-champ... ceci n'arrive presque jamais. Le processus de prise de conscience suivi du changement concret vient à la suite de multiples "salves" sur la muraille de déni, évitement, cruauté, inertie, etc. de chaque personne. Un jour, la personne reçoit un message raide comme "arrête de dire que tu aimes les animaux en mangeant un burger, maudit hypocrite"... ça fait quelque chose. Une brèche dans la muraille. Un autre jour une personne se fait dire "tu parles de non-violence et de compassion et tu manges de la violence, de la souffrance et de l'injustice à la semaine longue". Une autre brèche. Un autre jour la personne voit une vidéo sur l'industrie du lait ou des œufs ou des vêtements d'origine animale (duvet, laine, fourrure, etc.). Une autre brèche. Un autre jour la personne voit dans les nouvelles une bande de "crinqués" qui crient "HONTE À VOUS" en plein restaurant Joe Beef ou Ashton et la personne, bien qu'elle trouve ça "pas d'allure et beaucoup trop intense" se dit que ces gens ont une conviction si forte dans leur position morale qu'ils sont prêts et prêtes à faire ça et elle se dit "hmmmm peut-être qu'il y a kek chose là". Un autre jour une personne voit un documentaire montrant que les gens les plus en santé qui vivent le plus longtemps partout dans le monde ont des aspects systématiques à leurs vie, l'un d'eux étant la très faible consommation de produits animaux. Une autre brèche. La personne tombe sur une puissante allocution assez confrontante d'un activiste. Un autre jour la personne a un échange calme et respectueux dans les règles de l'art de la fameuse méthode socratique avec une personne végane très bien informée et cet échange la fait réfléchir. Une autre brèche. Et ainsi de suite. Chaque "salve" fait avancer les choses de façon différente pour chaque personne, mais surtout, l'ensemble de ces interventions crée un mouvement social plus large et attaque la norme sociale de front. Sachez-le: chacune de ces interventions AIDE à sa façon et contribue grandement à l'avancement général de la cause et au fait de défier la norme sociale. MÊME les "insultes", pourvu que ces insultes soient centrées sur le fait de participer à l'exploitation animale et les incohérences de la personne, non pas sur des aspects personnels de la personne spécifique. Et un jour, quand « les planètes s’alignent », la personne ouvre les yeux, elle allume, elle veut avoir des gestes plus alignés avec ses valeurs, elle constate que d'autres personnes changent aussi… et ensuite s’entame le processus concret de changement et de prise d'information plus systématique (OH le réveil brutal!). La dernière personne à avoir parlé avec cette personne (l’échange calme et respectueux par la méthode socratique) pense que c’est elle qui a convaincu la personne de « go vegan ». Même la personne qui vient de décider de "go vegan" pensera peut-être ça aussi. C’est faux. Ce sont toutes les « salves » accumulées qui finissent par démolir la muraille – le dernier boulet de canon SEMBLE avoir été le seul à avoir fait le travail, mais c'est rarement le cas. Mais ce qui compte surtout, c'est de comprendre que ce n'est pas tant chaque personne spécifique qui compte, mais bien la norme sociale globale: elle doit tomber, et elle tombe avec des attaques répétées et TRÈS diversifiées par tous les angles possibles. Plusieurs diront qu'il n'est pas nécessaire d’insulter et être trop raide pour faire avancer la cause et même que ça fait RECULER la cause... Bien que sur le coup il est indéniable que l’insulte (crisse de xyz) ne crée quasi jamais de prise de conscience, il s’avère que ça aide beaucoup. Le "shaming", ça marche... Beaucoup. La campagne mondiale anti-fourrure est quasi JUSTE de ça… et la fourrure tombe partout, à un rythme effréné, allant même à être interdite dans certains pays et états. Mais encore une fois, presque rien ne fonctionne "seul". S'il n'y avait que du "shaming" et des insultes et de la confrontation, il manquerait cruellement de sensibilisation-éducation très calme et respectueuse, il manquerait d'informations objectives et rigoureuses, et vice-versa. Mais sans mouvement de "gens outrés", la norme sociale ne serait jamais vraiment défiée fondamentalement, et surtout, il n'y aurait pas une "vague" de gens qui sont encouragés de voir que d'autres aussi sont "enragés et outrés" par ce que les humains font aux animaux. Tellement qu'ils et elles vont jusqu'à se mettre dans des situations tendues et même illégales et parfois risquées. L'activisme va BIEN au-delà de ce qui se passe "sur-le-champ" et en apparence. Les objectifs de l'activisme ne sont pas toujours ce qu'ils ont l'air d'être aux non-initiés. Pensez-vous vraiment que les activistes qui vont gueuler aux clients dans les restaurants et commerces pensent qu'ils vont convaincre ces clients de "go vegan" dans la semaine qui suivra?! Si oui, je vous l'annonce: vous êtes gravement dans le champ! Désolé. Il vous manque une énorme partie du puzzle, en fait, il vous manque presque tout: vous n'avez que 3-4 morceaux du puzzle sur lesquels vous faites une fixation et vous ne voyez rien du portrait plus large du puzzle de 1000 pièces… et il vous manque beaucoup de lecture sur les mouvements sociaux de l'Histoire qui ont eu du succès. C’est le "cocktail" de salves qui fonctionne. Les posts provocateurs sur réseaux sociaux, les perturbations DxE et autres, les infiltrations, les témoignages, les vigiles, les cubes, les insultes, les échanges calmes et rationnels, les échanges ardus et tendus, les conférences, les documentaires, livres et articles, les confrontations chargées avec des exploiteurs d'animaux ou avec des "anti véganes", etc. La liste s’étire sans fin. Tout cela combiné engendre un momentum social… un mouvement social qui "brasse le statu quo", c'est-à-dire qu'il 1) remet en question une norme sociale tellement établie et intégrée qu'elle est inconsciente et sous le radar, 2) a des demandes explicites (abolition de l'exploitation animale légale et organisée), 3) conforte un groupe de la population dans son sentiment de rage et de colère face à cette injustice et de toute cette horreur et terreur, 4) adopte un large éventail de tactiques pour attaquer la norme sociale, qui est protégée par un éventail complexe de mécanismes et aspects institutionnels, culturels et économiques, comme expliqué dans le texte "Comment changer une norme sociale", et 5) fait en sorte que de plus en plus de gens se joignent au mouvement, selon leurs propres préférences, personnalités, expériences de vie, compétences et talents. Y'a de la place pour tout le monde, puisqu'il y a un grand besoin de diversité des tactiques. La rage c'est ceci: que feriez-vous si c'étaient des chiens et chats que vous connaissez et aimez qui étaient entassés dans des cages dans leurs excréments à vie et dans les camions de la mort et les lignes de mort d'abattoirs, manipulés par des exploiteurs et tueurs cruels et dénués d'empathie, tués à la chaîne, les uns devant les autres, sans même pouvoir tenter de fuir? La réponse donne la réaction saine. La réponse pour bien des non véganes serait l'émeute extrême, le cassage, la rage, les lettres aux médias, et j'en passe… pourtant ils ne bronchent pas du tout face aux atrocités quasi impensables infligées à des animaux tout aussi "équivalents" que les chiens et chats sur les dimensions qui comptent: la sensibilité, la conscience, la capacité à la détresse psychologique et émotionnelle profonde, la douleur. Voilà la norme sociale qu'il faut changer: l'acceptation apathique de tout cela. Il y en a qui suggèrent qu'on doit éviter les insultes et les interventions négatives car ça cause un repli identitaire des gens et ils et elles refuseront ensuite de "voir" les victimes et changer. Il faut faire attention de ne pas confondre notre inconfort quant à une certaine forme d'intervention avec l'efficacité de celle-ci, ou, plus largement, son utilité dans l'éventail plus large de l'ensemble des formes d'activisme. Le fait de ne pas aimer personnellement un "ton" spécifique ou une forme d'intervention est OK, mais il est prétentieux et risqué d'avancer de façon certaine que l’existence de telles interventions "coup de poing" et même les insultes ne marchent pas. C’est faux, ou au minimum improuvable. Donc ne faites pas vous-même ce type d'intervention, certes, mais c’est une autre chose de "faire la police" en imposant votre inconfort ou doutes sur les autres activistes et en faisant la morale aux autres, ce qui envoie le signal que vous refusez la légitimité de leur colère et de leur rage... et pourtant… TOUTES les interventions fonctionnent. Tant que l’intégrité physique des personnes n’est pas atteinte, parler pour donner une voix aux victimes est toujours acceptable et fait partie d’un tout plus large qui s’appelle un "mouvement social". Comme nous le savons, les droits des noirs, des femmes, de la communauté LGBTQ+ et autres ont été parsemés de conflits directs, de tensions extrêmes, d’insultes, de "shaming", et tout le reste. De guerre totale dans le cas de l'esclavage et des Juifs d'Allemagne Nazi. La littérature massive sur les mouvements sociaux expose assez clairement que l’idée qu'un angle d'attaque "fonctionne" et les autres angles ne fonctionnent pas est mal avisée. Certaines personnes pensent qu'une personne non végane ne va PAS « go vegan » À CAUSE d'activistes trop intenses et parfois même "insultants", que cette personne persistera dans la participation au massacre de masse d'animaux terrorisés À CAUSE d’interventions qu’ils ou elles n’auront pas appréciées parce que "pauvres petits, ils / elles se sont sentis attaqués par un méchant activiste pas gentil". J'ai un fait brutal à annoncer et là je suis SÛR de ce que j'avance: une personne qui s'accroche au déni et au non-changement pour rester dans son spécisme chronique trouvera toujours des justifications pour ne pas changer. Rien n'y changera jamais tant qu'elle n'évoluera pas elle-même de l'intérieur, et ce n'est JAMAIS une ou plusieurs "interventions désagréables" (ou agréables) qui feront la différence. J'ai parlé avec assez d'activistes de très longue date, j'ai assez lu et assez fait d'activisme moi-même pour le dire avec une assurance blindée. Une personne de bonne foi ne sera pas déraillée dans son "processus de prise de conscience" et surtout dans l’ultime décision de "go vegan" à cause d’un post ou commentaire "raide et insultant". Y’a des véganes qui détestent d’autres véganes et pourtant ils / elles sont encore véganes! J'avoue même que moi-même, avant de quitter la secte de violence et oppression de la majorité spéciste, je ne m'identifiais PAS DU TOUT aux "véganes" en général, mais alors vraiment pas. Les non véganes utilisent l’excuse identitaire (les véganes sont trop insistants, insultants et agressifs) pour se conforter dans le confort de leurs habitudes et préférences. Jamais de la vie que le résultat changerais si tout le monde avait toujours été "selon les critères xyz" des polices du ton, ni selon les miens. Ultimement, ce n’est pas un débat identitaire. Une personne accepte d’infliger du tort à des victimes innocentes par des choix raisonnablement évitables ... ou pas... Le processus "d’ouvrir les yeux" se fait aider par TOUTES les salves envoyées sur sa muraille de déni, évitement, illusion, cruauté, lois, institutions, habitudes, etc... et ultimement la personne décide de cesser de torturer, terroriser et massacrer, ou pas. Le ton d'une intervention spécifique y change très peu de choses, surtout à long terme. Et ce combat est bel et bien un combat de long terme. Légitimer la colère des autres TOUS les mouvements sociaux qui ont débouché sur des changements positifs ont eu une grande diversité d'activisme, avec de l'éducation-sensibilisation, des formes d'interventions très dérangeantes et axées sur la tension et la confrontation, des pressions et demandes politiques, des changements économiques et technologiques, de la circulation d'informations sur le problème et sur la cause, et plus encore. AUCUN mouvement social du passé a réussi par l'activisme de catégories 1 et 2 seulement. Aucun. Jamais. La colère et la rage sont des réactions LÉGITIMES face à des atrocités. Toute personne bien informée qui a pris la pleine mesure de ce qui est fait aux animaux et qui comprend que causer tout ça pour des caprices de goût, de "préférences" et de résistance au changement sera enragée. C'est sain! Certes, les autres n'ont pas encore fait cette prise de conscience, mais justement, il faut imposer le sujet, pas attendre patiemment que les gens regardent Peaceable Kingdom ou Dominion de leur propre initiative – qui fait ça? Presque personne… Ainsi, quand vous "laissez aller votre rage" en criant "honte à vous", "maudite gang de sans-cœur", "bande d'hypocrites", etc., ce n'est peut-être pas la meilleure "main tendue / éducation" en ville, mais 1) vous envoyez un message clair aux abuseurs d'animaux et c'est visible par tout le monde et SURTOUT 2) vous envoyez un message clair aux autres activistes qu'ils et elles ne sont pas seules dans leurs pensées et émotions, que leur colère et réactions sont légitimes, et qu'il est socialement correct d'agir sur cette colère contre tant de souffrance et de mort imposées sans autre raison que le plaisir et la résistance au changement. Par la confrontation et la tension et par le fait que vous ne "corrigez" pas les activistes qui insultent les gens qui abusent des animaux par des choix pourtant évitables, vous dites aux autres activistes ou activistes potentiels: "collègue de bataille, ta colère est légitime, je la sens moi aussi, je suis avec toi, nous sommes ici dans les tranchées ensemble, car ces gens paient pour la terreur, la torture et le massacre d'êtres innocents et sans défense. Tu n'es pas fou / folle d'être enragée, je le suis aussi, viens avec moi et soyons sans gêne et sans retenue, car c'est bien ce qui est sain et légitime face à tant d'horreur et de souffrance évitables… je te "vois", n'aie pas peur, bats-toi avec moi. Je suis là aussi et je persisterai tant que cette folie collective persistera." Croyez-moi, la puissance de ceci en termes de momentum social vers l'abolition dépasse par plusieurs ordres de grandeur la "perte" d'une non végane insultée qui décide de se braquer dans ses habitudes à cause de ces "méchants activistes trop intenses qui font juste culpabiliser tout le monde". DE LOIN. Ça fait dire aux autres "eh ben, tous ces gens sont en colère contre cette injustice que je vois aussi, contre toute cette exploitation et souffrance extrême, ce massacre de masse, cette violence extrême, cette torture et cette terreur d'animaux innocents et sans défense… WOW! Je croyais que j'étais seule, que je devais fermer ma gueule et ne pas déranger, mais non, je ne suis pas seule, je ne suis pas folle, je suis lucide, c'est moi qui vois clair et qui pense logiquement et j'ai raison de vouloir changer les choses". Cette colère canalisée qui motive et mobilise les autres activistes et les véganes silencieux et silencieuses à faire quelque chose, à s'unir, ces interventions multiples qui défient ouvertement et sans gêne la norme sociale, le tout combiné à toutes les autres formes d'activisme pré-citées, tout le combo ensemble, c'est ÇA qui "fonctionne". C'est un mouvement social. En finir avec l'exploitation animale est un objectif tellement ambitieux qu'il peut paraître impossible tellement les ordres de grandeur sont étourdissants. Pourtant c'est possible. Je vous le promets. Mais pour y arriver, il faut un mouvement social, qui est BIEN PLUS que l'activisme de catégories 1 et 2 seulement et qui permet la colère et les interventions "impolies". Plus il y a de canaux pour s'impliquer, mieux c'est, car beaucoup de gens détestent la confrontation et la tension – c'est OK, y'a de la place pour eux et elles aussi (Cubes, sensibilisation-éducation, etc.), et y'a de la place aussi pour les "sang chaud", les preneuses de risques, les colériques, les pédagogues, les rebelles, les calmes et centrés axés sur la rigueur, les données et l'éducation, et tous les autres… Tout ce beau monde "rame dans la même direction"… la direction de l'abolition. En 2050. Êtes-vous avec moi? Ce texte est déjà trop long, alors nous parlerons du reste dans le prochain texte, qui couvrira les 3 sujets suivants: 1) ne pas se soucier de convaincre tout le monde, 2) le droit à la colère, à l'impatience et à l'imperfection et 3) les objectifs de l'activisme: plus qu'il n'y paraît à première vue! Pascal Bédard www.lechoixv.com lechoixv@gmail.com Documentaires et vidéos suggérés : Royaume Pacifique Dominion Earthlings Dairy is Scary What’s Wrong With Eggs? 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2 Commentaires
Manon Robert
3/2/2021 07:32:18 am
Je vais continuer de défendre les sans voix pour qu' enfin la cruauté et la mort cesse a jamais✌️✌️✌️
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lechoixv
3/6/2021 06:04:09 am
BRAVO!
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