Il y a un peu plus de trois ans, j’étais à table avec mon père, lequel je vois une fois par année, je n’étais pas encore végane, mais plutôt dans une phase « réductionniste et welfariste ». Je lui parlais de mon envie d’avoir une consommation plus éthique et de vouloir réduire, même arrêter, la consommation de viande et autres produits animaux. Il m’a rapidement dit :
- « Oh, mais s’il te plait, ne devient pas ce genre d’extrémistes qui ne mange pas d’animaux. » - « Les véganes tombent tous malades. » Rapidement, j’ai compris deux choses : 1) mon père, comme beaucoup de gens, avait une idée complètement biaisée du véganisme et 2) les gens n’aiment pas les véganes par défaut.
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Les politiciens du Québec ont voté à l’unanimité une motion qui condamne « les activistes véganes » (aussi appelés « ces gens-là ») d’entrer dans les restaurants pour déranger les clients et les opérations normales, ainsi que les incursions dans les élevages d’animaux pour y exposer les conditions de vie systématiquement atroces des animaux qui se font « transformer » en nourriture, vêtements, bébelles, décorations, pompons, collets de manteaux, « loisir et amusements » et autres caprices humains évitables.
Depuis quelques temps, le mot « extrémiste » revient sans cesse pour décrire les activistes qui militent pour la fin de l’exploitation animale évitable et pour une conscientisation accrue quant au sort des victimes des « choix personnels » des consommateurs de produits animaux.
Je participe régulièrement à des événements organisés par « Anonymous for the Voiceless », qui veut dire « anonyme pour les sans-voix ». La mission de ce groupe est d’exposer de façon paisible et respectueuse au public les faits et la réalité de l’exploitation animale sous toutes ses formes dans le but de « donner une voix » aux animaux qui n’ont aucune « voix » pour parler de leur sort dans notre « système ».
Soyez attentifs / attentives aux émotions qui montent en vous alors que vous répondez à la question « que pensez-vous de ces activités / produits? » pendant que vous lisez :
Les activistes qui militent pour la fin de l’exploitation animale se font parfois accuser d’attribuer aux animaux des émotions qu’ils n’ont pas ou qu’ils ne vivent pas « de la même façon que les humains ». Ainsi, ces critiques disent que les activistes « exagèrent » et qu’exploiter les animaux est acceptable.
La portée grandissante du mouvement de libération animale et des questions éthiques reliées au fait d’exploiter et tuer des animaux quand c’est évitable fait émerger clairement les déchirements auxquels nous sommes confrontés lorsque les faits nous sont présentés sans « flafla » et sans détour. Je vais concentrer ce texte sur les « animaux de nourriture », mais n’oublions pas que l’exploitation animale évitable s’étire BIEN au-delà de cette sphère spécifique : vêtements, « loisirs et amusements », consumérisme « d’animaux de compagnie », etc. Mais restons-en aux animaux de nourriture… Outre le petit pourcentage d’individus qui se foutent sincèrement des animaux et de leur sort atroce, les « camps » se divisent en gros en 3 grandes catégories : les welfaristes, les réductionnistes, les abolitionnistes. Suite à mon article "la viande éthique et locale" qui a suscité énormément d'intérêt et de "feedback" positif, j'ai reçu quelques messages disant qu'une vie végane aussi comporte souffrance, mort et destruction et "donc" que l'un n'était pas mieux que l'autre et que c'était une illusion qu'une vie végane cause moins de souffrance, de mort et de destruction. Fidèle à mes habitudes de toujours douter de mes convictions dans un but de rigueur, d'objectivité scientifique et d'intégrité sans à-priori et sans biais, je me suis dit que je ferais une enquête sur ce sujet. Voici les résultats de mon enquête…
La montée fulgurante de la prise de conscience de ce que les animaux endurent avant d'arriver dans nos assiettes est source de bouleversements considérables qui ne font que commencer et prennent de l'ampleur d'année en année. Le tout est exacerbé par de nouvelles recherches rigoureuses montrant l'impact environnemental gigantesque de l'élevage animal relativement à l'alimentation végétale, ainsi que des bienfaits pour la santé d'une alimentation végé. Plusieurs documentaires, d'anciens travailleurs d'abattoirs (par exemple ici, ici et ici) et beaucoup d'anciens producteurs de viande et de lait ayant adopté une vie sans produits animaux décrivent sans détour et dans le détail les réalités de tous les jours dans l'élevage animal et le portrait qui émerge glace le sang tellement c'est surréel que nous participions à tout ça presque à chaque repas. Mais une alimentation végane (sans produits animaux) est-elle vraiment la moins "cruelle et destructrice" de toutes les approches possibles et réalistes aujourd'hui et dans le futur? D'abord explorons l'éthique et le local... Je me souviens parfaitement de la période pendant laquelle je suis devenu plus "conscient" de ce qui se cache "derrière" la nourriture que je mangeais. C'est arrivé "par étapes" sur plus d'une année et le début a été subtil et graduel. Ça a commencé avec des "tree huggers" que j'avais vus avec des pancartes à côté d'un abattoir Olymel pendant que je rentrais d'une merveilleuse journée d'escalade extérieure. Nous étions sains et normaux. Nous mangions assez "santé", mais nous étions comme tout le monde: omnivores, sans même penser une seconde à une autre façon de vivre et de manger. Nous étions "comme tout le monde" sur ce point, donc nous étions "corrects".
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